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]]>D’un point de vue des difficultés d’approvisionnement en eau et nourriture, on peut estimer que le Sahara débute à Guelmin (Maroc), et se termine à la frontière sénégalaise (Diama ou Rosso), soit environ 2 000 km.
Lors de mon voyage Lyon/Bissau Aller/retour à vélo de l’hiver 2023/2024, j’ai effectué 2 traversées du Sahara: une à l’aller (Janvier 2024), l’autre au retour (Mars/Avril 2024). Je n’ai utilisé aucune assistance, ni à l’aller , ni au retour.
Le parcours est le suivant:
Il y a peu de variantes possibles:
Novembre – Avril.
L’ayant parcouru en Janvier (1 – 21 Janvier) dans le sens Nord/Sud et en Mars/Avril ( 15 Mars – 7 Avril), je n’ai pas constaté de différences de températures notables entre ces 2 traversées. La température minimale était de l’ordre de 5°C (au matin) , la maxi 25°C (dans l’après-midi).
C’est le sens et la force du vent qui influence fortement le temps de parcours.
D’après les sahraouis, il y a surtout du vent fort en Février, Mars, Avril. C’est ce que j’ai constaté aussi.
En Janvier dans le sens Nord/Sud, j’ai eu peu de vent (sauf une journée de vent de Nord fort, ou j’ai pu parcourir 200 km), et j’ai mis 21 jours de Guelmin à Diama (Sénégal), en passant par Dakhla.
En Mars/avril, j’ai eu un vent de Nord pendant quasiment tout le parcours (de 30/40 km/h), et j’ai mis 24 Jours de Rosso à Guelmin (en évitant Dakhla). De plus , j’ai essuyé 3 tempêtes de sables (dont 2 en Mauritanie).
Les transporteurs routiers interrogés comptent 20% de temps en plus pour le parcours Sud/Nord.
De Guelmin à El Marsa (ou Laâyoune plage, au sud de Laâyoune), la route est une 2×2 voies. Au printemps 2024, il y avait encore de nombreuses portions en travaux, mais d’ici la fin de l’année, ca devrait être terminé. Pendant les travaux, j ai pu utiliser sans problème les portions encore interdites aux voitures.
Entre El Marsa et Guerguerat (frontière Maroc/Mauritanie), la route est une bonne 2 voies avec une bande d’arrêt d’ urgence large de 1.5m.
Le no man’s Land de 4 km entre les frontières marocaine et mauritanienne est toujours présent, dont 2 km de goudron et 2 km de piste . En Mauritanie, la route reste bonne, même si les nids de poule sont plus nombreux. La bande d’arrêt d’urgence est un peu moins large.
Le trafic est de quelques dizaines de véhicules à l’heure de Guelmin à Dakhla (essentiellement des camions et des 4×4), et plus faible après.
En Mauritanie, le trafic est encore plus faible, mais jamais en dessous de 10 véhicules par heure. Il s’agit essentiellement de camions marocains qui approvisionnement les grandes villes mauritaniennes.
En cas de problème, les sahraouis s’arrêtent: il m’est arrivé de crever sur l’itinéraire. Sans rien demander, un pick-up sahraoui avec ses dromadaires m’a aidé. Les locaux sont très hospitaliers. Ils s’arrêtent volontiers pour vous offrir une bouteille d’eau.
Au Maroc :
Le Sahara marocain ne m’a pas semblé présenté de risques particuliers. La présence militaire est très forte, et les contrôles de police très nombreux ( pratiquement tous les jours).. Pour éviter les conflits avec le front Polisario (dont le siège est à Tindouf- Algérie) une double barrière militaire à été érigée: la première est celle de la la MINURSO( qui dépend de l’ ONU), la seconde, à quelques kilomètres, celle de l’armée marocaine
Enfin, Il faut éviter de dormir sur les plages de Laâyoune (voir hébergements). Parfois, la police fait déménager les touristes dans ce secteur, car il peut y avoir de nombreux migrants sub-sahariens essayant de rejoindre l’Europe via les Iles Canaries.
Vers Laâyoune, il y a une cabane de militaire tous les kilomètres le long de l’océan, en haut des falaises.
En Mauritanie :
Pas de danger particulier.
l’application IOverlander sur smartphone est quasi-indispensable. Elle est très régulièrement mise à jour par les utilisateurs. Pratiquement 100% des information étaient correctes. C’est particulièrement utile pour trouver les stations-services et les boutiques, où on peut acheter de l’eau et de la nourriture
Au Maroc, on trouve une boutique ou une station-service pour acheter de l’eau et de la nourriture tous les 80/90 km; en Mauritanie, tous les 45 km.
Il y a peu de chance que ces stations services ou boutique ferment car elles sont très utilisées par les routiers marocains qui approvisionnement la Mauritanie.
Les boutiques sont quasiment toutes renseignées sur IOverlander. Seules celles situées dans les villages de pêcheurs ne le sont pas. Mais ces villages sont quasiment tous à proximité d’une station-service (se renseigner dans les stations-service, et ne pas avoir peur d’aller dans ces villages qui ont tout des bidonvilles).
En Mauritanie, c’est plus facile, car il y a de nombreux villages dans le désert, on peut toujours demander de l’eau chez l’habitant. Au Maroc, la vie dans le Sahara se concentre dans de gros bourgs ou des grosses villes.
La règle que j’ai suivi à été la suivante:
Du Nord au Sud, prévoir 24h d’autonomie en eau et nourriture, soit, pour l’eau 5 litres environ. Le gros bidon de 5 litres est très économique: 12 dirhams (1.2€). Lors de mes 2 traversées, je n’ai jamais eu besoin de plus de 5 litres par 24h.
Du Sud au Nord, du fait des vents forts persistants, il est parfois impossible d’effectuer 80/90 km dans la journée. Il vaut mieux prévoir une autonomie de 36h. C’est ce que j’ai fait.
Il est possible de faire du camping sauvage à peu prés partout sans risque. La seule zone où il fait être un peu prudent est les plages autour de Laâyoune, car les migrants qui essaient de se rendre en Europe via les îles Canaries, peuvent s y trouver . A mon retour du Sénégal, j’ai dormi quasiment tout le temps dans le désert, en me cachant derrière une dune. Une fois ou 2 , ce fut impossible (vent fort ou relief peu favorable , car trop visible de tous), alors j’ai dormi dans les stations services. Mais, elles sont bruyantes la nuit, car de nombreux routiers s’y arrêtent quelques heures pour dormir, et laissent leur camion frigorifiques en marche.
Personnellement, lors de ces 2 traversées, je n’ai rencontré aucun migrant, ni aucune personne hostile.
Note: il y a cependant de petits hôtels bon marché, que j’ai utilisés à l’aller dans les grosses villes de Sahara:
Au Maroc:
– Guelmin, Tan-Tan (bon camping), Laâyoune, El Marsa ( Laâyoune plage), Tarfaya , Boujdour, Dakhla.
En allant du Nord au Sud du Sahara, le poste frontière se situe à Guerguerat (Maroc). Il y a un hôtel, un restaurant, une boutique et un distributeur de billets marocains qui fonctionne (je l’ai testé).
La douane pour sortir du Maroc n’est pas très compliquées à vélo. Compter quand même minimum 30 minutes à 1 heure, car même pour sortir du pays, les douaniers marocains sont très tatillons…. Et il suffit d’un africain en situation irrégulière devant vous pour que ça devienne très long…
Puis il faut parcourir 4 km pour aller au poste mauritanien (2km de goudron et 2km de bonne piste). Le fameux cimetière de voitures semble s’amenuiser, car j’ai vu beaucoup moins de vieilles carcasses à mon retour au printemps….
Puis vient la fameuse douane mauritanienne. Concrètement :
On peut payer en dirhams marocains.
A Guerguerat, j’ai pris un passeur car je suis arrivé tard à la douane, et je n’ai pas fait trop gaffe. Le passeur te fait gagner du temps, c’est tout. Compter 30 à 45 mn avec passeur, 2 à 3 heures sans.
Note pour le sens Sud-Nord:
-Côté mauritanien, ça va vite: 30 minutes.
-Côté marocain, à Guerguerat, bizarrement ce fut long. Les douaniers voulaient d’abord passer mon vélo au scanner, comme ils le font pour les camions. Puis après de longs pourparlers avec leur hiérarchie, ils ont finalement abandonnés l’idée. Durée totale: 1 bonne heure.
Diama: c’est la frontière généralement utilisée par les cyclistes qui se rendent au Sénégal.
Pas de problèmes particuliers. Rien à payer à la douane. J’ai dû par contre payer 2 ou 3 euros pour emprunter la piste de Diama, car elle traverse un parc naturel payant (Parc national du Diawling).
Rosso : c’est la douane que j’ai utilisé au retour, donc dans le sens Sud -Nord.
Du côté sénégalais, c’est assez tordu et un peu stressant car les douaniers te prennent le passeport à un endroit, pour te le rendre 300m plus loin. Tu crains alors de ne pas revoir ton passeport, mais c’est un vrai douanier.
Puis, tu traverses le fleuve Sénégal sur un mini-ferry (capacité 2 semi remorques) sans payer dans un premier temps.
Arrivé du côté mauritanien, c’est bien le bazar. Comme les divers blogs le signalait, c’est plus compliqué qu’à Diama. Le tarif du passeport est bien le même (55 Euros ou l’équivalent en francs CFA). Je n’ai pas vu de passeur mais il a fallu attendre 5h que le douanier veuille bien signer mon visa. Et encore, j’ai été gâté, les africains à mes côtés ont du encore attendre….
Je n’ai pas payer de bakchich, mais le prix du ferry (que tu paies une fois arrivée en Mauritanie) semble en faire office. Pour 10 minutes de bateau, j’ai payé 8€ (c’était 12€ au départ…).
Le court de la vie est celui du Maroc. Compter 10€ par jour pour la nourriture.
Le matin, je déjeunais mon café/tartine bien français (on trouve du café, du pain, de la confiture dans toutes les boutiques) . A midi, c’était le traditionnel pain et sardines , et le soir c’était soit des pâtes quand je dormais dans la nature, soit soupe marocaine (harira) ou omelette dans les petits cafés ou restaurant de la route. Dans la plupart des cafés, on peut demander une omelette, ou mieux une omelette berbère ( avec tomate, oignons).
Animaux rencontrés: quelques souris dans les dunes ou les cabanes mauritaniennes, pas gênantes.
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]]>Distance parcourue : 12 000 kms.
Dénivelé positif: 85 000 m (France et Espagne : 25 000m x2 – Maroc : 35 000 m).
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]]>La plupart du temps, j’ai fait du camping sauvage. J’ai du dormir 10 fois en tout dans des hébergements en « dur ». D’une manière générale, les grandes villes en Afrique ne sont pas agréables à vélo: difficulté d’y rentrer et en sortie, circulation souvent très importante. Au retour, de Bissau à Tanger, j’ai évité quasiment toutes les villes ( en tout cas, je n’y ai jamais dormi), et c’était mieux comme ça.
Que ce soit au Maroc, en Mauritanie ou en Afrique Noire, le cout journalier varie entre 10 et 15€
Le Maroc offre le meilleur rapport qualité/prix car la nourriture est excellente.
Au Maroc, on peut trouver de petits hôtels à 10€. Personnellement, j’ai fait du camping sauvage à 90%.
J’ai trouvé cet autre itinéraire sur le Web. Il a l’avantage d’éviter toutes les grandes villes; de plus, en Mauritanie, il traverse une zone qu’on m’a décrite comme très belle, et ne posant pas de problème à vélo.
https://www.cyclorizons.com/voyages/2023-afrique-de-ouest
Patience … la carte se charge (Map in progress)
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